Rougeole en France.

Points clés

• Parmi les cas suspects de rougeole survenus entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024, 483 cas de rougeole, dont 84 importés, ont été déclarés en France entière. Si le nombre de cas a été multiplié par 4 par rapport à 2023, il reste encore limité par rapport à la moyenne des années antérieures à la pandémie de COVID-19.
• Au total, 62 départements ont déclaré au moins un cas. Aucun cas n’a été déclaré en Outre-mer.
• La distribution des cas selon l’âge a évolué en 2024 vers des classes d’âge plus élevées avec un âge médian de 13 ans, plus élevé que lors des années antérieures.
• Le taux d’incidence des cas déclarés était de 0,58 cas pour 100 000 habitants (cas importés exclus). Le taux d’incidence le plus élevé était observé chez les nourrissons de moins d’un an : 11,14 pour 100 000 habitants avec 69 cas soit 17,3 % du total des cas déclarés en 2024. Il était supérieur à celui observé dans cette classe d’âge aux cours des années précédentes en lien avec l’apparition de plusieurs cas groupés survenus en crèche.
• 144 cas (30 %) ont été hospitalisés dont sept en service de réanimation. Les hospitalisations concernaient essentiellement des enfants de moins de 5 ans et des adultes de plus de 30 ans. 66 cas ont présenté une complication dont 42 à type de pneumopathie. Près de la moitié des complications rapportées concernaient des adultes de plus de 30 ans. Aucun décès n’a été rapporté.
• Parmi les 300 cas éligibles à la vaccination (âgés de ≥ 1 an et nés depuis 1980) et avec un statut vaccinal renseigné, 64 % n’étaient pas vaccinés contre la rougeole selon la DO, 15 % étaient vaccinés avec 1 dose, 18 % avec deux doses et 3 % étaient vaccinés sans que le nombre de doses reçues soit précisé. Sept hospitalisations et trois complications ont été rapportées parmi les sujets correctement vaccinés par deux doses. La proportion observée de cas vaccinés avec 2 doses est compatible avec une efficacité des vaccins élevée au regard des taux de couverture vaccinale en France.
• Une augmentation (X 2,7) des cas importés a encore été observée en 2024 (84 cas importés versus 31 cas en 2023) dont plus de la moitié n’étaient pas vaccinés. Ces cas provenaient de 24 pays différents et concernaient tous les continents à l’exception de celui des Amériques. Les génotypes identifiés étaient le B3 et le D8. Ces cas ont généré des chaînes de transmission sur le territoire français conduisant à la survenue de 13 cas groupés de taille variable, allant de 1 à 52 cas associés. Près d’un tiers des cas déclarés (157 / 483) étaient soit d’origine importée soit liée à une importation confirmant la reprise de la circulation de la rougeole dans le monde et le risque de réémergence en France.
• Sur les 68 cas groupés identifiés au total, six foyers épidémiques de 5 cas ou plus ont été observés en 2024. Ils ont concerné des établissements scolaires, des cercles familiaux, ainsi que des populations particulières (camps de Rom) mais surtout plusieurs crèches affectant particulièrement les nourrissons de moins d’un an (69 cas) particulièrement à risque de formes graves, y compris à long terme. L’épisode de cas groupés le plus important était celui notifié en Auvergne-Rhône-Alpes avec 53 cas de rougeole rapportés entre janvier et avril 2024. [Résumé éditeur]