Enquête sur les pratiques des communes pour prévenir les impacts sanitaires de la canicule

2022

Dans le cadre de l'instruction interministérielle canicule, la prévention des effets sanitaires des canicules repose principalement sur les acteurs locaux, notamment les communes. 

Santé publique France a donc souhaité dresser un panorama de leurs pratiques concernant les mesures d'adaptation à la chaleur en ville et la prévention contre la chaleur des scolaires, des sans-abri et des personnes vulnérables (via les registres municipaux de personnes âgées/handicapées volontaires à des fins d'alerte et de protection). L'objectif était aussi d'évaluer la perception des risques et les difficultés des communes. Quatre questionnaires en ligne ont été proposés en 2019 à l'ensemble des 34 839 communes de France métropolitaine. Les mairies ont été sollicitées via un emailing adressé aux maires et à certains services dédiés en lien avec les thématiques des questionnaires. Quelques centaines de communes ont répondu à l'ensemble des items de chaque questionnaire. Concernant les registres de personnes vulnérables, les services impliqués sont souvent les Centres communaux d'action sociale ou des services municipaux dédiés. L'inscription se fait sur des critères d'âge (60 ou 65 ans minimum le plus souvent), de handicap, d'isolement.... Lors des canicules, les personnes inscrites sont contactées et reçoivent selon les cas conseils, visites, secours, parfois déplacement vers un lieu frais... Les mairies considèrent que les registres permettent surveillance socio-sanitaire, l'apport de conseil ou d'assistance, mais ne ciblent pas les plus vulnérables et manquent de moyens. 

Dans les écoles, une partie des communes a réalisé des aménagements structurels ou circonstanciels (végétalisation de la cour, isolation, stores...), et une majorité dispose de procédures d'information sur les risques liés à la chaleur et les moyens d'en protéger les enfants (faire boire, mettre à l'ombre...). Pour les sans-abri, les mesures d'hébergement temporaire l'été ou de mise à disposition d'une cartographie des points d'eau sont peu fréquentes, tandis que les mesures d'accompagnement comme les maraudes sont plus présentes, en lien avec les associations ou le Samu social. 

Enfin, les mesures d'adaptation à la chaleur en ville vont de mesures ponctuelles l'été (repérage et mise à disposition de lieux frais, arrosage des espaces verts, brumisateurs...) à des mesures d'aménagement urbain (végétalisation, revêtements absorbant peu la chaleur...). Les résultats de cette enquête permettent de dégager des pistes d'action pour améliorer la protection de la population contre la canicule à l'échelle des communes. 

Ainsi il serait pertinent de conduire un bilan et un retour d'expérience sur la pertinence et l'opérationnalité des registres municipaux, d'évaluer l'opportunité de leur évolution ou réorientation vers d'autres dispositifs et d'améliorer le ciblage et l'assistance des personnes vulnérables. Il paraît également important de mieux former et coordonner les acteurs de terrain travaillant avec les personnes vulnérables, les scolaires ou les sans-abri. Pour ces derniers, l'accès à l'eau et à l'hygiène devrait être renforcé. À l'école, l'amélioration des aménagements contre la chaleur doit se poursuivre. Enfin il est important de réduire la chaleur urbaine via notamment le concept de nature en ville dont les cobénéfices dépassent le cadre de la canicule.

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