VIH et IST bactériennes en France. Bilan 2024.

Santé publique France - 2025

Dernière modification : 24 novembre 2025

Points clés

Infection à VIH et sida

  • Le nombre de sérologies VIH réalisées par les laboratoires de biologie médicale continue à augmenter. En 2024, il est estimé à 8,5 millions. Les sérologies réalisées sans ordonnance et sans avance de frais représentent 20% de l’ensemble des sérologies réalisées en 2024. Depuis son élargissement aux IST en septembre 2024, le nombre mensuel de jeunes de moins de 25 ans testés pour le VIH via ce dispositif a doublé.

  • Environ 5 100 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2024. Ce nombre semble se stabiliser après l’augmentation observée entre 2020 et 2023.

  • Plus de la moitié (56%) des personnes découvrant leur séropositivité en 2024 étaient nées à l’étranger. Parmi elles, 43% ont été contaminées après leur arrivée en France. Comme pour l’ensemble des découvertes de séropositivité, l’évolution des découvertes chez les personnes nées à l’étranger est marquée par une diminution en 2020 suivie d’une reprise de l’augmentation jusqu’en 2023.

  • Les modes de contamination les plus fréquents chez les personnes diagnostiquées en 2024 étaient les rapports hétérosexuels (53%) suivis des rapports sexuels entre hommes (42%). Les personnes trans contaminées par des rapports sexuels représentaient 2% des découvertes et les usagers de drogues injectables (UDI) 1%. Les contaminations mère-enfant (1%) concernaient en majorité des enfants nés en Afrique subsaharienne.

  • Chez les HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes), la stabilisation du nombre de découvertes depuis 2022 marque une rupture avec les tendances observées précédemment, avec une diminution régulière chez les HSH nés en France et une augmentation chez ceux nés à l’étranger.

  • L’épidémie reste marquée par une situation particulièrement préoccupante en Guyane, et dans une moindre mesure à Mayotte, aux Antilles et en Île-de-France.

  • En 2024, 43% des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, dont 27% au stade avancé. Cette proportion, bien qu’en diminution depuis 2020, caractérise particulièrement les opportunités manquées de dépistage et de mise sous traitement.

Les progrès dans la lutte contre l’infection à VIH en France sont nombreux, comme en témoigne la cascade de soins de 2023 : 94% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) étaient diagnostiquées, parmi elles 96% étaient sous traitement antirétroviral, avec une charge virale indétectable (au seuil de 200/mm3) pour 97% d’entre elles. Toutefois, l’incidence des contaminations par le VIH ne diminue plus et s’est stabilisée à 3 400 cas depuis 2023. Le nombre de personnes vivant avec le VIH non encore diagnostiquées est estimé à environ 9 700 en 2024, malgré une diminution par rapport à 2023. Ces indicateurs soulignent la nécessité de poursuivre les efforts pour mieux répondre aux besoins des populations et des territoires les plus exposés, en déclinant les mesures de prévention combinée selon une approche d’universalisme proportionné, afin d’atteindre l’objectif d’élimination de l’infection par le VIH fixé par la stratégie nationale de santé sexuelle.

IST bactériennes

  • En 2024, 3,4 millions de personnes ont été dépistées de l’infection à Chlamydia trachomatis, 3,7 millions de personnes pour la gonococcie et 3,7 millions de personnes pour la syphilis, selon les données de l’assurance maladie. De plus, 306 000 dépistages de l’infection à Chlamydia trachomatis, 305 000 dépistages de gonococcie et 285 000 dépistages de la syphilis ont été réalisés gratuitement dans les CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles, incluant le VIH). Les taux de dépistage des trois IST bactériennes ont continué à augmenter entre 2022 et 2024 (+30% pour les infections à Chlamydia trachomatis, +26% pour les gonococcies et +20% pour la syphilis), avec une augmentation plus marquée chez les hommes (respectivement +34%, +37% et +29%).

  • En 2024, environ 61 100 personnes ont eu un diagnostic d’infection à Chlamydia trachomatis, 25 800 de gonococcie, et 6 500 de syphilis, selon l’assurance maladie. Dans les CeGIDD, 22 200 infections à Chlamydia trachomatis, 13 500 gonococcies et 2 500 syphilis ont également été diagnostiquées. Les taux d’incidence des diagnostics d’IST poursuivent leur augmentation depuis 2022, avec :

    • pour les gonococcies, une augmentation plus forte (+35%), notamment chez les hommes (+ 40%) ;

    • pour Chlamydia trachomatis, un taux d’incidence qui a le plus fortement augmenté entre 2023 et 2024 chez les jeunes de 15 à 25 ans (+13% chez les femmes et +21% chez les hommes) ;

    • pour la syphilis (+ 12%), une augmentation plus forte chez les femmes que chez les hommes (+24% vs +10%).

  • Les HSH restent majoritaires parmi les cas de syphilis, mais l’augmentation du nombre de cas chez les femmes doit alerter sur le risque de transmission mère-enfant ;

  • Ces diagnostics d’IST étaient plus fréquents dans les DROM, avec des taux particulièrement élevés en Guyane, et plus fréquents en Île-de-France, comparativement au reste de l’hexagone.

Les nombreux progrès du dépistage ces dernières années, incluant le remboursement des PCR pour la recherche des IST majeures, des dispositifs tels que l’accès au dépistage sans ordonnance, et les tests hors-les-murs, ont contribué à l’augmentation des diagnostics. Néanmoins, les estimations encore très élevées de la prévalence de ces IST issues de l’étude PrevIST, confirment l’impératif d’un dépistage régulier et la protection des rapports par le préservatif, mesures incontournables pour contrôler la transmission de ces IST. [Résumé éditeur]

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