Supprimons le mot « schizophrénie », un terme stigmatisant et un diagnostic discuté

Le Monde - Le 06 février 2024 - France

Depuis de nombreux mois, le centre collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale a mis en place un groupe de réflexion, associant professionnels de santé, usagers, aidants, chercheurs, historiens, philosophes dans l’objectif d’appréhender la réalité clinique du concept de schizophrénie et de se pencher sur les conséquences néfastes de l’appellation même de ce trouble classiquement associée à de nombreux stéréotypes péjoratifs, lourdement pénalisants pour les personnes directement concernées par la maladie, voire pour leurs proches.

Le CODES 06, qui anime le projet territorial de santé mentale (PTSM) des Alpes Maritimes, très engagé dans les actions visant à lutter contre la stigmatisation des malades psychiques, a contribué aux travaux de ce collectif tant en ce qui concerne la remise en question du concept de schizophrénie qu’au sujet de l’analyse des avantages et inconvénients d’un éventuel changement de nom de ce trouble psychique.

Les travaux de ce collectif ont conduit à la publication d’une tribune dans le journal Le Monde, le 6 février 2024 : « Supprimons le mot schizophrénie, un terme stigmatisant et un diagnostic discuté. »

L’objet de cette tribune est prioritairement de susciter un débat national, pluridisciplinaire, sur cette question et de mettre au cœur des pratiques professionnelles la prise en compte de l’impact stigmatisant de ce terme afin d’envisager un changement de terminologie. (Résumé J.Y. Giordana)


Centre Collaborateur de l’Organisation Mondiale de la Santé (CCOMS) pour la recherche et la formation en santé mentale ; Fabienne Blain, présidente du Collectif Schizophrénies ; Aude Caria, directrice de Psycom ; Philippe Guérard, président d’Advovacy France ; Maeva Musso, présidente de l’Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (AJPJA) ; Marie-Jeanne Richard, présidente de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam).

Françoise Askevis-Leherpeux, professeure émérite de psychologie sociale ; Nicolas Belot, Master 2 Celsa et communicant ; Bénédicte Chenu, membre du Collectif Schizophrénies ; Vincent Demassiet, président du Réseau français sur l’entente de voix (REV France) ; Patrice Desmons, philosophe, psychanalyste et consultant au CCOMS ; Nicolas Franck, professeur de psychiatrie, responsable du Centre ressource de réhabilitation psychosociale ; Jean-Yves Giordana, psychiatre, CODES 06 – Coordinateur PTSM 06 ; Hervé Guillemain, professeur d’histoire contemporaine Le Mans Université – Laboratoire TEMOS CNRS 9016 ; Marie Koenig, responsable pédagogique à Alfapsy ; Marine Lardinois, psychiatre, membre du conseil d’administration de l’AJPJA ; Patrick Le Cardinal, psychiatre, chef de service , CHS de la Savoie, à Chambéry ; Laurent Lefebvre, administrateur à l’Unafam ; Henri-Georges Muller, patient et adhérent à Schizo Oui ; Jean Naudin, professeur de psychiatrie, philosophe, chef de service à l’AP-HM, Aix- Marseille-Université ; Corinne Oddoux, membre du Collectif Schizophrénies ; Bernard Pachoud, professeur de psychopathologie, université Paris cité, UFR Institut humanité, sciences et société ; Centre de recherche psychanalyse, médecine et société (CRPMS) ; Daniel Sechter, professeur émérite de psychiatrie, université de Franche-Comté ; Livia Velpry, sociologue, université Paris 8, CERMES 3 ; Jocelyne Viateau, co-présidente du comité scientifique de l’Unafam ; Matthieu de Vilmorin, patient et adhérent à Schizo Oui.

Mardi 06 février 2024

Date de modification : 8 février 2024

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